Chaque jour, je m’arrêtais un moment devant le vieil arbre ; et parfois même j’y revenais. Je connaissais à force le dessin de son écorce et le bruit du vent dans son feuillage m’était devenu familier comme une voix amie.
C’était un arbre vénérable mais je me pris à croire que ma visite quotidienne ne le laissait pas insensible. Et, comme souvent je chantonnais devant lui, je rêvais qu’ainsi peut-être il apprendrait ma langue, que ses branches agitées sauraient reproduire les sons de mes cordes vocales et qu’alors il m’enseignerait son antique sagesse. Songez : profiter de la leçon d’un vieil arbre ! Or ce matin, en effet, il m’a parlé.
– Hé bonhomme, cesseras-tu un jour de me pisser dessus ?
Eric Chevillard
Eric Chevillard
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