La première chose qu'elle vit en entrant fut l'impressionnante pile de courrier tombé à même le sol après avoir été glissé par la fente. Tout était sombre et froid. Une housse drapait encore la pendule ancestrale. En dépit du froid, l'atmosphère était étrangement lourde, chargée d'une odeur inconnue. Mme Foster traversa rapidement le vestibule pour s'engouffrer dans un coin sombre, à gauche, il y avait dans sa façon d'agir quelque chose de délibéré, d'organisé. Elle avait l'air de quelqu'un qui contrôle une rumeur, qui confirme un soupçon. Et lorsque, au bout de quelques secondes, elle reparut, une petite lueur de satisfaction se lisait sur son visage.
Elle s'arrêta au milieu du vestibule, comme pour réfléchir. Puis, soudain, elle revint sur ses pas et pénétra dans le cabinet de travail de son mari. Sur le bureau, elle prit le carnet d'adresses et, après l'avoir consulté, elle saisit le téléphone et composa un numéro.
"Allô, dit-elle, ici le neuf de la 62ème Rue. Oui, c'est cela. Pourriez-vous m'envoyer quelqu'un le plus tôt possible? Oui, on dirait qu'il est coincé entre le second et le troisième. C'est du moins ce qu'indique le tableau...Tout de suite? Oh, merci, vous êtes gentil. Vous savez, je n'ai plus d'assez bonnes jambes pour grimper tant d'étages. Merci beaucoup. Au revoir!"
Elle reposa l'écouteur et s'assit devant le bureau de son mari pour attendre patiemment l'homme qui allait venir réparer l'ascenseur.
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