Marguerite Yourcenar à Silvia Baron Supervielle
Petite Plaisance, 28 septembre 1983
Chère Silvia,J’ai été affligée d’apprendre que la brume et l’orage avaient rendu votre retour à Boston aventureux. La pluie ruisselait ici : Jennie, Jeremy et moi nous étions réfugiés après votre départ dans cette institution américaine peu élégante, mais cordiale, « THE DUNKING DONUT ». Traduction littérale : le beignet avec lequel on fait trempette. Encore n’est-ce pas tout à fait un beignet, mais un croisement entre une espèce de brioche et ce que les pâtisseries appellent « une boule de Berlin ». Je ne pense pas sans joie au bon travail que nous avons fait ensemble - ma part d’ailleurs étant légère, car il y avait fort peu de retouches à faire.
J’espère que vous allez continuer à garder un bon souvenir de ces quinze jours en un pays nouveau pour vous. Georgia a été ravie de votre carte et l’a promenée plusieurs jours dans sa poche. Jeannie vous remercie de la sienne. Même John et Scott saluent la « Dame française ». J’espère que tout va bien au bureau er que le bruit fait autour des élections en Argentine s’est éteint. Laissez-moi savoir quelle sera la réaction de l’éditeur quant au manuscrit. J’espère qu’il sera aussi content que je le suis.
Nous partons pour Amsterdam le 20 octobre. Paris sûrement en novembre, mais je ne sais pas encore les dates.
Amicalement à vous,
Marguerite Yourcenar
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